L'Abbaye de Brantôme

Abbaye bénédictine fondée dans le diocèse de Périgueux au VIIIème siècle. L’abbé de Brantôme était présent au Concile d’Aix la Chapelle de 817, convoqué par Charlemagne afin de réformer la vie monastique de son empire. De ce premier monastère rien ne subsiste, ni même la connaissance du lieu d’implantation. Le tout avait en effet été détruit par les Normands en 848 et en 857.
Vers l’an 900 Bernard, comte de Périgord rend à leur destination les biens de l’abbaye de Brantôme dont il a hérité de son père. Grimoard, abbé de Brantôme fut nommé évêque d’Angoulême en 991. Il conserva le titre abbatial de Brantôme, ce qui lui permit de construire la cathédrale d’Angoulême, en partie grâce aux revenus qui lui venaient de l’abbaye.
Au XIème siècle, la discipline monastique à Brantôme s’était relâchée. Elie comte de Périgord, céda ses droits sur Brantôme à l’abbé de la Chaise-Dieu en 1080. Ce changement amena la réforme de la communauté et la délivra du pouvoir laïque.
La guerre de Cent Ans causa les plus grands dommages à Brantôme. Dévasté par les troupes de Mussidan en 1382, l’abbaye fut restaurée avant d’être transformée par les anglais en une sorte de château fort en 1404. L’église abbatiale, détruite, ne fut restaurée qu’en 1465, et le cloître fut rebâti en 1480.
En 1501, alors que la communauté ne comptait que 13 religieux, l’élection abbatiale créa la division avec la nomination de deux abbés… La crise, qui dura trois ans, se termina par la cession de l’abbatiat au cardinal d’Albret, premier abbé commendataire. A la mort de celui-ci en 1520, de nouveaux désordres éclatèrent et cinq prétendants se disputèrent la crosse pendant dix-huit ans ! Enfin, en 1538 Pierre de Mareuil, évêque de Lavaur fut reconnu comme abbé et s’efforça de rétablir la vie monastique et la paix dans son abbaye. Il rattacha Brantôme à la congrégation de Chezal-Benoît. L’incorporation fut complète en 1559 et cinq ans plus tard la communauté comptait 37 religieux.
Même dans cette congrégation, l’abbaye conserva ses abbés commendataires. Le plus illustre d’entre eux fut Pierre de Bourdeille, le mémorialiste connu sous le nom de Brantôme (abbé de 1558 à 1614). Son abbatiat sauva l’abbaye pendant les guerres de religion. Par deux fois les réformés vinrent au monastère qui leu ouvrit ses portes. Les réformés respectèrent l’abbaye, qui était alors riche et prospère.
En 1636 la congrégation de Chezal-Benoît s’unit à la congrégation de Saint Maur. Brantôme fut parmi les premiers à accepter cette incorporation. A cette date l’abbaye se trouvait dans une situation moralement et matériellement déplorable. Les mauristes restaurèrent ou reconstruisirent les bâtiments.
Lors de l’édit de 1768, Brantôme ne comptait plus que huit religieux. L’abbaye fut supprimée à la Révolution.
Aujourd’hui l’église abbatiale (XIème- XIIIème siècles), une partie du cloître (XVème) et l’abbaye du XVIIIème subsistent.

Chronologie Cistercienne