La Commende

C'est l'usufruit d'un monastère, d'une église ou d'un évêché accordé par le pape à un ecclésiastique ou à un laïc. Dès le IVème siècle, les autorités ecclésiastiques pouvaient confier ces établissements à un prêtre ou un prélat lui-même privé de son siège. Bientôt l'habitude s'établit que le commendataire perçoive les revenus du siège qui lui est confié. Dès l'époque mérovingienne, les rois et les puissants utilisaient la commende afin de pourvoir leurs obligés de bénéfices ecclésiastiques.

En France, à partir du XVIème siècle, il est courant de voir des abbayes prises en commende par des laïcs, grands seigneurs ou bourgeois serviteurs de la monarchie, qui perçoivent les revenus sans aucune contrepartie. Ce n'était plus le pouvoir ecclésiastique qui confiait les bénéfices, mais le roi lui-même. Désormais, les abbayes, monastères et prieurés ont souvent à leur tête des gens indifférents aux besoins et aux exigences de la vie religieuse des communautés. On est en droit d'imputer, en partie du moins, la ruine de l'institution monastique au XVIIIème siècle aux effets pervers de cette pratique de la commende. Certains abbés commendataires font exception à la règle. En effet, de grands réformateurs de monastères ont commencé leur vie monastique comme abbés commendataires. Ainsi ou l'abbé Bernard de Montgaillard à l'abbaye d'Orval en Belgique, nommé en 1605 par les Archiducs Albert et Isabelle, ou l'abbé de Rancé à l'abbaye de La Trappe, nommé par Louis XIII en 1637. De même, l'on remarque la qualité exceptionnelle de certains abbés commendataires de l'abbaye de Molesmes.

Chronologie Cistercienne