Saint Anselme, abbé du Bec Hellouin, puis évêque de Cantorbury.

Anselme naquit à Aoste, dan sle Piémont italien, en 1033, dans une famille noble et riche. Très vite il sentit le besoin, d'une part d'étudier, d'autre part de se dépuoiller de ses richesses. Il étudia d'abord chez les bénédictins d'Aoste, où il sentit pour la première fois l'attrait pour la vie monastique.
Vers 1055, il part à la recherche d'un vrai maître. Il arrive ainsi à l'école du Bec, récemment fondée par le Prieur de l'abbaye, Lanfranc. Ce dernier fit très vite d'Anselme son disciple, et le poussa à enseigner lui aussi.
En 1060, Anselme rentre comme novice à l'abbaye du Bec. Lorsque Lanfranc est nommé abbé de Saint Etienne de Caen, Anselme est nommé prieur pour lui succéder. Il fut également son digne successeur comme enseignant à l'école de l'abbaye.
Lorsque Lanfranc fut ensuite nommé évêque de Cantorbury, il fit appel à Anselme pour l'aider dans la réforme de la vie monastique d'Angleterre, déchue à cette époque.
A la mort d'Herluin, fondateur et premier abbé du Bec, Anselme est élu pour lui succéder. Il se consacra avant tout à la sanctification des moines de sa propre abbaye et de celles qui l'invitaient à venir faire des causeries spirituelles.
Après la mort de Lanfranc, le roi d'Angleterre refusa de nommer des évêques. Enfin, pendant une de ses maladies, les barons convainquirent le roi de nommer Anselme évêque de Canterbury. Contre l'avis du roi, Anselme partit en 1097 demander au Pape le pallium, symbole de son pouvoir spirituel. C'est ainsi qu'il assista au Concile de Bari où il défendit l'orthodoxie des Grecs. C'est pendant ce premier exil qu'il rédigea son célèbre ouvrage « Cur Deus Homo » (Pourquoi Dieu s'est fait homme).
Après la mort de Guillaume le Roux, son successeur Henri Ier Beauclerc, fit revenir Anselme à Canterbury, en 1100. Une opposition entre les deux hommes sa manifesta pourtant rapidement à proposde l'investiture laïque des clercs, et Anselme repartit en exil. Comme l'archevêque de Caterbury menaça d'excommunier le roi, une réconciliation eut lieu en 1104. Ensuite, en 1107 le roi convoqua un Concile à Londres, en présence d'Anselme, où fut abolie définitivement l'inestiture royale et laïque.
Anselme mourut à Canterbury le 21 avril 1109.

Dans son enseignement, tant à l'école du Bec qu'aux moines de l'abbaye, et aux autres auditoires qui faisaient appel à sa science, Anselme cherchait à montrer l'enchaînement nécessaire des vérités révélées : la nécessité logique de tout ce que nous croyons de Dieu et de ses attributs, à l'exception de son Incarnation.
Anselme s'efforça de prouver les vérités de la foi, uniquement par des arguments rationnels, sans se référer aux textes bibliques. Dans ce sens, il fut un des grands esprits de son temps, et certains le célèbrent comme le père de la scholastique.
Chez lui, vie intérieure et vie intellectuelle ne font qu’un. De lui est le célèbre argument : « Dieu est, par définition, l’être le plus parfait qui se puisse concevoir ; or, l’existence est une perfection ; donc, Dieu existe ».
De lui on a retenu ce mot d’ordre : « Fides quaerens intellectum » - la Foi qui cherche à comprendre ».
Toute sa vie Anselme chercha à conseiller ceux qui faisaient appel à lui, tant les moines que les laïcs, les humbles ou les grands. Son but premier étaient toujours de diriger les hommes vers Dieu.