Saint Etienne d'Obazine.

Etienne, natif du Limousin, appartenait à une famille pauvre, mais put néanmoins faire des études et être ensuite ordonné prêtre. Désireux de mener une vie pauvre, solitaire et pénitente, il se retira dans un lieu désert entouré de bois et arrosé d’une petite rivière. Il avait un compagnon, Pierre, et ils furent rejoints par un troisième clerc, nommé Bernard. Personne dans la région ne semblait vouloir leur venir en aide, à cause de l’austérité de leur vie. Des bergers, à qui ils donnaient des leçons, leur procurèrent quelques aliments.
Dans leur détresse, ils allèrent exposer leur dessein à l’évêque de Limoges, qui voulut bien les assister, à la condition qu’ils suivraient les traditions des anciens moines. Dès lors, ils eurent quelques disciples, mais toujours en petit nombre. Ils construisirent tout de même le monastère d’Obazine, et organisèrent la vie de la petite communauté. Une contestation d’humilité s’éleva à ce moment entre Pierre et Etienne, pour savoir qui en aurait le gouvernement. Le différend fut tranché par le légat du pape, Geoffroy évêque de Chartres, qui se trouvait dans la contrée. Il donna la charge de supérieur à Etienne.
La vie se partageait entre l'office divin, la lecture et le travail manuel. Les vocations affluèrent, au point qu'il fallut bientôt fonder d'autres communautés. Attiré par la réputation d’austérité des chartreux, Etienne alla consulter à la Grande Chartreuse le prieur, le Bineheureux Guigue. Celui-ci lui donna le conseil d’embrasser plutôt la vie cénobitique. Etienne rapprocha dès lors le mode de vie de la communauté, de la pratique cistercienne. C'est ainsi qu'au Chapitre Général de 1147, présidé par le Pape Eugène III, Etienne vint offrir sa petite congrégation à l'Ordre cistercien.
Etienne gouverna pendant onze ans son monastère et mourut le 8 mars 1159. au cours de la visite régulière de Bonnaigue, sa seconde fondation. Son corps fut ramené à Obazine et enseveli dans la salle du Chapitre.
Il fut très rapidement vénéré comme un saint, et sa fête est célébrée jusqu’à ce jour dans le diocèse de Tulle.