Sainte Françoise Romaine.

Sainte Françoise est née en 1384 à Rome, où ses parents habitaient une immense maison patricienne, très luxueuse. L'Eglise vivait à ce moment le Grand schisme d'Occident, tandis que l'Italie était ravagée par les guerres, les famines et les épidémies.
En 1395, à peine âgée de 12 ans, Françoise est mariée à Lorenzo de Ponziani. Comme ce dernier appartenait au parti Guelfe soutenant la cause du pape légitime, le palais est pillé en 1409. Quatre ans plus tard, Lorenzo doit s'exiler, laissant à sa femme l'administration de sa maison. Leur fils aîné fut pris en otage et les deux autres enfants moururent de la peste.
Les romains avaient beaucoup de mal à survivre. Françoise se dévoua auprès des enfants de son quartier. Elle visitait les malades et se portait auprès de toutes les détresses. On recourait à elle et on lui attribua même le don de guérison.
Françoise fréquentait l'église de ste Marie-la-Neuve, desservie par des bénédictins olivétains (ordre fondé en 1319). Son confesseur, Dom Antonello, lui donna une bonne formation à la spiritualité bénédictine. Elle y assistait aux offices monastiques.
Pour elle, deux choses étaient importantes : la prière, et la Règle de Saint Benoît. Pendant quarante ans, elle vécut intensément de cette prière et du don de soi. Le 15 août 1425, Françoise fut reçue à l'oblature (pratiquée dès l'origine par les Olivétains), avec tout un groupe de dames et de jeunes filles qu'elle avait réunies autour d'elle pour aider à soigner les malades et les pauvres.
En 1432 elle achète une maison en face du Capitole, près du Tor de Specchi (tour féodale), afin de loger la communauté naissante. Mais dès l'année suivante, elle remit la direction de la maison à une de ses filles pour soigner son mari.
Le Pape Martin V approuva la fondation. A la mort de son mari, en 1436, Françoise revint au couvent et se mit à la dernière place; mais ses filles la remirent à la tête de la communauté jusqu'à sa mort, le 9 mars 1440.
Son confesseur Mattioti avait consigné ses grâces mystiques, notamment sa participation à la Passion du Seigneur.
Le courant d'oblature en communauté s'est poursuivi au cours des siècles. Actuellement, plusieurs groupes de femmes, dont des veuves, continuent de se réclamer du patronage de Sainte Françoise romaine. En France, une Congrégation active, les Servantes des pauvres, a été fondée en 1872 par un moine de Solesmes, Dom Camille Leduc. En plus de nombreuses maisons en France, les Servantes des pauvres ont des implantations au Sénégal et au Zaïre.