Saint Grégoire le Grand, pape, auteur de la Vie de Saint Benoît.

Grégoire naquit vers 540. Il était issu de la noblesse sénatoriale et pontificale. D'après Grégoire lui-même, Félix III (483-492) était son arrière-grand-père, tandis que Agapet Ier (535-536), pourrait bien avoir été un oncle. L'Italie avait connu la guerre et la dévastation, avec la prise de Rome par les Goths en 546 et la reprise par Byzance en 550. Les Lombards envahirent la péninsule à partir de 568 et établirent leur capitale à Pavie en 572.
Grégoire suivit les traces de son père, et sa carrière de haut fonctionnaire impérial culmina vers 572, lorsqu'il fut nommé préfet de la ville de Rome. A la mort de son père, entré en possession de vastes domaines, il entra en lui-même et commença par fonder 6 monastères sur ses terres de Sicile, puis un septième dans la demeure familiale du Clivus Scauri, sur le Mont Caelius, quartier aristocratique de la ville de Rome. Ce dernier monastère, il le mit sous le patronage de Saint André. Vers 575, Grégoire se démit de ses fonctions de préfet, et se fit moine au Mont Caelius. Mais le pape Benoît 1er (575-579) connaissant ses aptitudes, l'appela auprès de lui et l'ordonna diacre. Pélage II (579-590) l'envoya comme nonce à Constantinople de 580 à 585.
A la mort de Pélage, Grégoire fut acclamé pape par la population et le clergé de Rome. Il reçut l'ordination épiscopale le 3 septembre 590. Il eut à organiser la défense et l'organisation de Rome lors de l'invasion des Lombards, ainsi qu'à négocier avec eux, pour éviter un plus grand malheur à la ville. Le pape poursuivit avec opiniâtreté le rapprochement avec les envahisseurs, tandis que Byzance s'efforçait de l'emporter par les armes.
Grégoire s'efforça également de ramener à la foi catholique les ariens, ou à convertir les païens, tant parmi les Lombards, les Wisigoths d'Espagne que les anglo-saxons d'Angleterre. Pour ces derniers, le pape envoya le moine romain Augustin, futur archevêque de Canterbury, pour suppléer à la mauvaise volonté des chrétiens celtes qui refusaient de partager la foi avec les conquérants.
On doit à Saint Grégoire de nombreuses lettres, homélies, commentaires de l'Ecriture, dialogues et traités de pastorale. Ses premières œuvres, il les rédigea pendant les 5 ans qu'il fut Légat à Constantinople : il y était allé avec quelques moines, auxquels il commenta le Livre de Job. Il organisa la Liturgie - " Le Sacramentaire Grégorien " est pratiquement resté " le Missel Romain " jusqu'à nos jours. Son nom reste attaché au chant dit "grégorien " ; de lui sont aussi " les Dialogues " . C'est dans ces derniers, " sur les miracles des pères d'Italie ", que nous connaissons la vie de saint Benoît de Nursie (480-547) au livre II. (voir hors texte page suivante).
Quand il mourut, le 12 mars 604, cet homme qui croyait lire dans le ciel les signes avant-coureurs de la fin du monde, avait jeté les bases de la chrétienté médiévale. La fête de Saint Grégoire a été placée à la date anniversaire de son ordination épiscopale.