Saint Romuald.

Romuald naquit en 951 à Ravenne, dans la famille ducale des Honesti. Agé de 20 ans, après une jeunesse dorée et insouciante, il fut témoin de la vendetta où un membre de sa famille fut assassinée. Il décida d'expier ce crime par une retraite à Saint Apollinaire de Classis, près de Ravenne.
Sous l'influence d'un des moines, il décida d'embrasser la vie monastique, et demeura 3 années à Saint Apollinaire. Vers 975 il reçut l'autorisation de rejoindre l'ermite Marin, installé dans les marais de Vénétie. Pendant les 3 ans qu'il passa avec Marin, il élabora la vie érémitique qu'il proposa ensuite à ses disciples.
Romuald passa ensuite une dizaine d'années à l'ombre de l'abbaye bénédictine de Saint Michel de Cuxa, avec quelques disciples, ermites comme lui. Profitant de la riche bibliothèque de cette abbaye, il put compléter la doctrine spirituelle et le fondement patristique de l'érémitisme qu'il se sentait appelé à vivre.
Vers 990, Romuald revint vivre en ermite dans le delta du Pô. L'ascèse rigoureuse et le recherche de l'Absolu qui l'animèrent firent sa renommée, au point que des membres de la cour et l'empereur germanique Otton II lui-même souhaitèrent le rencontrer. Cela se passa en 998 : Otton, âgé de 18 ans, se rendit personnellement à l'ermitage de Romuald, pour lui annoncer sa nomination comme abbé de Saint Apollinaire. Mais l'intransigeance, la rigueur et l'obsession de la perfection du nouvel abbé eurent vite fait de provoquer les protestations des moines. Romuald démissionna avec éclat, devant Otton II, dès l'année suivante. Il partit vivre quelques années à l'abbaye du Mont Cassin, avant de reprendre l'érémitisme dans son ermitage du Pereum non loin de Ravenne.
Vers 1005, Romuald s'installa à Val di Castro, dans la montagne près des Fabriano, où il fit construire des cellules pour lui et ses disciples. Il parcourut ensuite la chaîne des Apennins, fondant des ermitages où il prêchait par l'exemple aux nombreux disciples attirés par sa renommée de sainteté. C'est ainsi qu'il fonda vers 1015 en Toscane l'ermitage Saint Sauveur de Camaldoli, qui donna ensuite son nom à ses héritiers.
Romuald mourut le 19 juin 1027, dans son ermitage de Val di Castro.

Romuald se voulut toujours ascète solitaire, et non un chef spirituel ou un fondateur d'Ordre. Pour lui, l'ascèse qu'il pratiquait faisait partie intégrante de la tradition bénédictine. Il ne se soucia donc pas d'écrire des constitutions. Les premières Constitutions ne furent écrites que vers l'année 1085, par le supérieur de l'ermitage de Camaldoli, simplement pour notifier les usages concrets de cette maison pour les transmettre aux autres groupements d'ermites.
Comme d'autres institutions « nouvelles » de l'époque, le développement des Camaldules se fit rapidement aux XIIème et XIIIème siècles, principalement en Italie et en France méridionale.
En 1935, le Pape Pie XI érigea les communautés des deux congrégations camaldules de Toscane, en une congrégation nouvelle. Leur dénomination officielle est « Congrégation des moines ermites Camaldules de l'Ordre de Saint Benoît ». Malgré la présence de Saint Benoît dans leur titre, les Camaldules ne font pas partie de la grande Confédération Bénédictine.