La renaissance de Port Royal

Port Royal de Paris, qui succéda en 1706 à Port Royal des Champs, mena une existence obscure, mais déploya assez de force spirituelle pour survivre durant la Révolution.

Pendant la Révolution, la communauté de Port Royal de Paris fut dispersée, mais l'abbesse parvint à garder un contact avec chacune des sœurs. La tourmente passée, les 30 survivantes se regroupèrent et reprirent la vie monastique, non plus dans leur maison qui, après avoir servi de prison sous le nom de Port-Libre, venait d'être transformée en hôpital (Hôpital de la Maternité, 119 Boulevard de Port-Royal), mais Rue de Picpus. Elles connurent des années de grande pauvreté, où il leur fut difficile de trouver un logis stable et un gagne-pain satisfaisant. Jusqu'en 1841, où leur ancien Supérieur, le cardinal Mathieu, devenu archevêque de Besançon, les invita à s'installer à l'ombre de sa cathédrale.

C'est ainsi qu'arrivèrent à Besançon, le 22 mars 1841, les Bernardines, pour s'installer Rue du Chapitre. Le petit couvent prit le nom de " Notre Dame de Consolation ".

Peu à peu un malaise se faisait jour : les exigences de l'Adoration perpétuelle, héritée de Port Royal, s'ajoutant aux obligations de l'Office choral et aux impératifs du gagne-pain, entraînaient une rupture d'équilibre dans la vie de la communauté. C'est surtout à partir de 1907, à l'instigation de Mère Angèle Pernod que le désir de revenir aux sources cisterciennes commença à germer.

Une première démarche de rapprochement avait déjà été fait dès 1876. L'abbesse de l'époque avait demandé au Chapitre Général de la Congrégation de Sept-Fons de pouvoir être affiliée à l'abbaye de La Grâce-Dieu. Le Chapitre Général a souhaité différer le rattachement.

Mère Marie-Joseph Géhant, élue abbesse en 1910, donna une nouvelle impulsion au projet. Elle s'adressa d'abord à l'abbaye de la Fille-Dieu où l'abbesse, Mère Lutgarde Menetrey, encouragea son entreprise. Elle lui envoya son aumônier, le Père Augustin Tharin, pour aider au rapprochement.

En 1912 le Chapitre Général de Cîteaux accorda à la communauté l'affiliation spirituelle à l'Ordre et, en 1921 le rattachement officiel. Presque aussitôt des vocations se présentèrent et le petit couvent, Rue du Chapitre, bien qu'agrandi par l'adjonction de deux maisons voisines, devint rapidement exigu.


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