Pierre de Bourdeille, abbé commendataire de Brantôme.

Pierre de Bourdeille est le troisième fils du baron de Bourdeille. Il naquit vers 1534. Son enfance s'est déroulée à la cour de la reine de Navarre, Marguerite de Valois, soeur de François Ier. Sa mère et sa grand-mère y furent demoiselle d'honneur.
Après la mort de la reine, en 1549, Pierre fut envoyé à Paris poursuivre ses études. Il les termina à Poitiers en 1555. Vers sa vingtième année il entama une longue carrière dans les armes, au service des Rois Charles IX et Catherine de Médicis, puis de Henri II. Il prit part à de nombreuses campagnes en Flandre, Italie, Ecosse, Malte, etc. Dès 1562, il participa aux guerres de religion entre les catholiques et les protestants. Il prit part à la bataille de Dreux, puis aux batailles de Meaux et de Saint-Denis. Il mit fin à sa carrière militaire en 1574.
Vers 1554, le roi Henri II lui donna en commende l'Abbaye de Brantôme, en remerciement des services rendus par la famille. Son frère aîné, André, la géra jusqu'à ce qu'il puisse le faire lui-même. Il en prit possession le 15 juillet 1558. Il devint ainsi abbé et seigneur de Brantôme. Une de ses soeurs, Françoise, fut religieuse et abbesse au monastère Sainte Croix de Poitiers.

Brantôme est un personnage à plusieurs facettes. En effet, abbé laïque (ou séculier) de Brantôme il s'illustre aussi bien par les armes que par la plume. Même s'il n'est pas considéré comme un historien, il fut un chroniqueur du XVIème siècle.

L'abbatiat de Brantôme en son abbaye sauva celle-ci de la ruine. En 1569 les réformés vinrent par deux fois au monastère, qui leur ouvrit ses portes. Les troupes de Coligny y firent halte la première fois, plutôt en amis qu'en conquérants. Brantôme s'y trouvait, alors que la seconde fois, quelques mois plus tard, il était absent. Les réformés n'en respectèrent pas moins l'abbaye qui était alors riche et prospère, et comptait plus de quarante religieux.

Pierre de Bourdeille, dit Brantôme, gravure du XVIII° siècle.
En 1558, Brantôme fit un premier voyage en Italie. Il alla ensuite en Écosse en 1561 avec Marie Stuart qui voulut prendre possession de son royaume. Brantôme en écrivit un livre émouvant, tant sur le voyage que sur cette reine malheureuse. Ses voyages, après 1574, se limitèrent à suivre la cour, où Brantôme n'eut jamais eu une place importante mais où il était plutôt parmi les prétendants mineurs. Il partit proposer ses services à la cour d'Espagne, mais un accident de cheval mit un terme à sa vie active. Il resta invalide les quatre dernières années de sa vie et se retira dans son château de Richemont, où il décida d'écrire.
Comme il avait apprécé la cour de Catherine de Médicis avec toutes les femmes qui la composaient, il se fit l'historiographe de ces dames de la Renaissance.

Brantôme écrivain, a rapporté ce qu'il a personnellement vu, car partout où il allait, il observait, il écoutait, curieux comme il était. Son style d'écriture se trouve entre celui d'une biographie et celui de mémoires personnelles.
Brantôme mourut le 15 juillet 1614 dans son château de Richemont, où il fut enterré dans la chapelle.
Ses écrits ne furent édités qu'en 1655 pour la première fois, et dans une édition imparfaite et incorrecte. Il fallut attendre le dix-huitième siècle pour que sa réputation se fasse.

Ses manuscrits :
Les Vies des Hommes Illustres et Grands Capitaines Français
Les Vies des Grands Capitaines Étrangers
Les Vies des Dames Galantes (Ce recueil fera percevoir Brantôme comme un auteur plutôt léger, faisant oublier ses qualités d'écrivain)
Recueil des Dames : poésie et tombeaux
Discours sur les Duels
Discours sur les Colonels de l'infanterie de France.

Chronologie Cistercienne