XVIIème siècle : la réforme chez les moniales

Dans les monastères de moniales, les guerres de religion et le régime de la commende, avaient amené la majorité des monastères près de la ruine ; dans beaucoup d'abbayes " nobles " la vie régulière laissait fort à désirer. Dans bien des cas, les monastères de moniales étaient laissés à eux-mêmes, étant donné qu'il n'y avait plus de Père Immédiat pour s'en occuper. Ce sont, dans ces conditions, les moniales elles-mêmes qui prennent en main l'œuvre de la réforme.

Le cas le plus célèbre est certainement la réforme de Port-Royal des Champs, avec la Mère Angélique Arnauld (1591-1661), abbesse dès l'âge de 12 ans. Mère Angélique était conseillée par les " solitaires de Port Royal ", parmi lesquels l'Abbé de Saint-Cyran (1581-1641) confesseur des moniales à partir de 1636, Arnauld d'Andilly (1588-1674) et Antoine Le Maître (1608-1658). Du point de vue monastique, ce fut une réussite, mais sous diverses influences la réforme dériva de plus en plus loin de l'ordre et même de l'Eglise hiérarchique en France. Les héritières spirituelles de cette réforme s'installèrent à Besançon et furent rattachées à l'Ordre de Cîteaux en 1921, avant leur transfert à l'abbaye de la Grâce-Dieu en 1927.

Une autre remarquable réformatrice, Louise de Ballon (1591-1668), du monastère Sainte Catherine d'Annecy, réussit avec l'aide de Saint François de Sales, la réforme de son monastère. Cette réforme s'éloignait assez bien de la spiritualité bénédictine et cistercienne, toute marquée de l'emprise du confesseur de la réformatrice. Même la spiritualité de Mère de Ballon était toute salésienne. La réforme put être étendue à une vingtaine de maisons, que la réformatrice réunit dans une congrégation indépendante de l'Ordre de Cîteaux : les Cisterciennes réformées de Saint Bernard, qui subsistent jusqu'à ce jour dans le Valais (Suisse).


Chronologie Cistercienne